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Accueil, bien-être et développement de l’autonomie des collégiens par l’aménagement des espaces

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Description de la contribution

Accueil, bien-être et développement de l’autonomie des collégiens par l’aménagement des espaces
Notre projet serait d’étendre cette expérimentation par l’extension de la flexibilité de l’espace de travail en autonomie « contrôlée » aux espaces de l’atrium du collège (voir photos et plans) par l’implantation de différents îlots de travail et d’échanges, mieux conçus et « supervisés » via une cogestion avec les élèves du CVC. Cette autonomie « supervisée » ou « contrôlée », reliée à la confiance accordée aux élèves, seraient, nous le pensons, des leviers majeurs de « maturation précoce» des élèves vers le lycée et permettrait un renouvellement de la relation éducative entre enseignants et élèves mais aussi une modification de la vision réciproque de chacun.

Le projet s’inscrit dans une démarche amorcée sur les deux dernières années scolaires de réflexion sur l’accueil des parents au sein d’un établissement scolaire, qui plus est en réseau d’éducation prioritaire, mais aussi et surtout, plus généralement, du bien-être au sein de l’établissement pour les élèves, démarches entamées via l’implantation d’une permanence flexible au sein de l’établissement durant l’année scolaire 2019-2020, dispositif qui a prouvé son efficience et que nous souhaiterions étendre et parfaire encore via l’aménagement des espaces, nombreux au sein d’un établissement récent.







Ainsi, depuis quatre années scolaires maintenant, les élèves évoluent-ils au sein d’une permanence flexible qui, non seulement permet de faire des heures de permanence des heures de travail, mais aussi d’épanouissement et de bien-être via un fonctionnement par pôles (tableaux blancs pour le travail collaboratif et le tutorat par les pairs), tables hautes, mange-debout, salon lecture… Plus silencieuses, les permanences sont devenues des séances de travail sereines avec des élèves respectueux de cette installation novatrice. Au cours de l’année scolaire 2021-2022, nous avons désiré expérimenter, de façon très artisanale, par l’utilisation de l’existant, une extension de la flexibilité des espaces de travail aux espaces de vie scolaire que sont l’atrium du collège et une salle flexible de devoirs faits. Cette expérimentation a clairement laissé voir toute l’efficience de l’aménagement de l’atrium, espace de lumière central du collège, mais jusqu’ici sans fonction assignée autre qu’un espace de passage lors des intercours, en espace de travail via « l’exportation » de tables hautes, en guise de tests, puis de tables rondes, laissées à la disposition des élèves pendant les moments « creux » de la journée (pause méridienne, récréation…) en format d’autonomie à semi-autonomie. Cette expérimentation à l’initiative de la vie scolaire et de l’équipe de direction est allée au-delà de nos espérances en la matière : en effet, les élèves se sont emparés naturellement de ces tables laissées à disposition pour en faire des espaces de travail, de coopération, de révision, de lecture ou d’échanges pendant les moments « creux » de la journée. Ainsi, au-delà des plages horaires traditionnelles, inscrites à l’emploi du temps, cette configuration nouvelle a permis de créer, pour un certain nombre d’élèves, des moments de travail, calmes et sereins, ou, tout simplement, d’échanges paisibles, propices à une atmosphère de vie scolaire apaisée et à une relation éducative enrichie, les professeurs « passant » par ces espaces nouveaux s’arrêtant auprès des élèves afin d’échanger, de les conseiller, de s’attabler avec eux pour procéder à une explication sur un point travaillé.



Dans cette expérimentation, faite de « bric et de broc », les écarts ont été marginaux, malgré un régime d’autonomie ou de semi-autonomie accordée. Certes, ces nouveaux espaces de vie scolaire ont complexifié la surveillance, créant un « front neuf » de vigilance, mais les apports positifs ont été réels.

Notre projet serait d’étendre cette expérimentation par l’extension de la flexibilité de l’espace de travail en autonomie « contrôlée » aux espaces de l’atrium du collège (voir photos et plans) par l’implantation de différents îlots de travail et d’échanges, mieux conçus et « supervisés » via une cogestion avec les élèves du CVC. Cette autonomie « supervisée » ou « contrôlée », reliée à la confiance accordée aux élèves, seraient, nous le pensons, des leviers majeurs de « maturation précoce» des élèves vers le lycée et permettrait un renouvellement de la relation éducative entre enseignants et élèves mais aussi une modification de la vision réciproque de chacun.







Ces îlots seraient à la fois des tables rondes de travail, des mange-debout, des tables hautes, mais aussi, des bureaux-pédaliers pour les élèves à troubles des apprentissages et/ou du comportement que nous accueillons au sein de l’établissement. Le projet supposerait ainsi une inclusivité du bien-être.

Cette ambition de développement d’espaces flexibles de travail serait accompagnée d'un rajeunissement de l’espace voisin qu’est la « maison des collégiens », mais aussi un réaménagement d’un espace jusqu’ici bien peu usité qu’est la « salle d’attente » (voir photo) en salle « zen » et de « méditation » à destination de petits groupes de 5 à 6 élèves accompagnés d’un « tuteur d’apaisement » (la localisation de cette « cellule zen » à proximité de l’infirmerie du collège mais aussi de la maison des collégiens, à proximité de l’accueil du collège serait en cela parfaite). Tapis de sol, lumière apaisante tamisée, musique relaxante, fontaine rassurante… Tels pourraient en être les composantes.

Mais cet aménagement au profit du bien-être des élèves se compléterait nécessairement d’un aménagement de coéducation.


L’établissement pratique, depuis des années, une politique de coopération très active avec les parents, notamment via des inscriptions individuelles et personnalisées à la fin du mois de juin et au début du mois de juillet, durant lesquelles l’ensemble des familles sont reçues par une chaîne de personnels (vie scolaire, intendance, assistante sociale, infirmière scolaire, FCPE), ce qui permet de créer du lien avec celles-ci, de créer de la confiance et de lier une relation de collaboration.

Cette volonté de créer un lien, mais aussi de faire de l’établissement un véritable espace d’accueil pour les familles s’est renforcée avec des réunions parents/professeurs sur RDV, mais proposant également un espace central où les parents peuvent disposer d’un café ou d’un jus d’orange et échanger avec l’équipe de direction ou la CPE.

Cette année, des rencontres avec des parents décrocheurs se sont déroulés « hors établissement », notamment au centre social de la commune ou encore dans les locaux du programme de réussite éducative, afin de tisser du lien avec des familles davantage éloignées de l’institution dans des espaces ressentis comme sécurisants.

Le projet consisterait à étoffer cette politique d’accueil des parents d’élèves via un véritable équipement d’un espace d’accueil des parents, à l’écart des bureaux de « l’administration », à proximité de l’entrée du collège, dans un des bureaux pour le moment inutilisés via l’acquisition d’un salon, d’une table basse, d’une table ronde, mais aussi d’un espace « convivialité » proposant café, thé, jus d’orange ou autres boissons (dans un réfrigérateur) qui seraient offertes aux parents, en amorce de l’échange avec eux. Un espace où ces mêmes parents pourraient également accomplir les démarches numériques qui leur sont encore jusqu’ici difficiles parfois (demandes de bourse, procédure d’orientation…) via la mise à disposition d’un ordinateur.

Loin d’être anecdotique, cet accueil vise à mettre en confiance les parents et à les installer dans l’esprit d’une personne invitée, d’un égal dans la relation de coéducation, qui ne vient pas en tant que « convoquée », mais de partenaire dans la poursuite de la réussite de leur enfant. Les recherches les plus récentes en sciences de l’éducation sur la coéducation soulignent l’importance de l’entretien avec les familles (J-P Payet, J. Pelhate, D. Rufin…) et de la relation de confiance qui peut en découler.

Le salon et la table basse, ou alors la table ronde possédant l’indéniable qualité de gommer tout ressenti de « supériorité » ou « d’infériorité », de ne pas faire resurgir des souvenirs douloureux de l’institution.

Cet espace de réception valorisé pourrait être amendé par une décoration mettant en valeur des projets d’élèves, notamment sur le patrimoine local, ou les références locales rassurantes (photographie du paysage minier, du stade Bollaert, référence à l’histoire locale…)

Cet espace serait renforcé d’un espace d’attente ouvert, confortable, n’enfermant pas le parent dans une situation d’attente angoissante avant une rencontre dans l’espace jusqu’ici totalement inusité du hall d’accueil. Un petit salon, un écran présentant les réalisations des élèves, une table baisse, une fontaine à eau… seraient les premiers aspects d’un accueil dans la considération, l’accueil d’un partenaire, d’un « associé » dans la construction de l’individualité et la citoyenneté d’un enfant et non pas l’accueil d’un parent pouvant se sentir affublé d’une présomption de culpabilité dans l’éducation de son enfant.

Rassurer, associer, changer la relation éducative, rendre autonome, ne pas déconsidérer et, au contraire, montrer toute la considération, tels sont les objectifs de ce projet de bien-être et de coéducation en réseau d’éducation prioritaire