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MICRO COLLEGE

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Description de la contribution

Micro collège: réinterroger le sens des apprentissages contre le décrochage
PRÉSENTATION D’UN DISPOSITIF DE PRISE EN CHARGE DES ÉLÈVES EN DESHERENCE SCOLAIRE : MICRO-COLLEGE /DE-MISSION IMPOSSIBLE -RENTRÉE 2023
Ce projet s’inscrit dans la dimension « améliorer la réussite des élèves », dans une unité pédagogique où la difficulté scolaire est une réalité, malgré un IPS de 120. Cela représente entre 1/6è voire 1/5è des effectifs (930 élèves à ce jour et une prévision à 978 à la rentrée prochaine). Le cadre ordinaire et quotidien ne suffit plus à apporter les réponses différenciées et adaptées aux besoins de tous les élèves.
Plusieurs tentatives, ces deux dernières années, ont préfiguré le projet qui repose sur une large enquête de climat scolaire réalisé par le CPE, les équipes de direction et certains enseignants durant l’année 2021-2022. En ressortent des éléments intéressants qui interrogent et que nous devons prendre en charge, dans un contexte où la remise en question professionnelle des enseignants n’est pas naturelle.
Ce projet tentait cette année et dans un premier temps, de projeter un possible financement des heures assurées par les enseignants sur la DGH, mais, à ce stade, cela n’est pas possible. La marge ne le permet pas et son utilisation mettrait en péril les modalités de prises en charge pour tous.
Cependant, le diagnostic, depuis mon arrivée au collège de Mauguio, permet de constater, avec les professeurs, que trop d’élèves, notamment en classe de 3è, sont en perdition sur le plan scolaire. Cela se traduit par une forme de lassitude, de refus de travail, d’agitation, de perte de confiance dans l’institution et d’une absence de travail élémentaire. On peut constater, hélas, que même certains régressent. Une sorte d’attitude « suicidaire » qui interroge les éducateurs que nous sommes et ne peut nous laisser sans réponse
Avec Mme la principale adjointe et le CPE, nous avons fait, cette année, plusieurs propositions en direction de certaines classes de 3è et de 4è. Elles reprennent les expériences réalisées depuis deux ans et portées à l’époque par une professeure d’EPS (mutée depuis), dont le dispositif s’appelait « REPERE », dispositif de lutte contre le décrochage. L’objectif était de « sortir » ponctuellement des élèves de classe pour retravailler le SENS de la scolarité, la motivation, reprendre des bases essentielles notamment dans la maîtrise des langages et redonner ainsi confiance pour retrouver de l’estime de soi et également mettre à jour ses leçons. Cela supposait un lien étroit avec le reste de l’équipe de la classe ordinaire qui orientait les travaux à réaliser.
Cette année, nous avons nommé ce SAS-relais « dispositif de démission impossible ». Il est articulé avec des partenariats : MLDS du lycée P. Mendès-France ou le Pôle Jeunesse et Médiation de la ville de Mauguio (PJM). Nous aurons à en évaluer les résultats, tant sur le plan des performances que de l’appétence pour la poursuite d’études après les retours en classe. Il se finance à la marge sur des heures de remplacement de courte durée et d’une heure non ventilée de la DGH.
En cette période de préparation de la rentrée 2023, il nous paraît essentiel d’apporter à ces 15-20 % des jeunes qui ne trouvent plus leur compte, une réponse ciblée, plus efficace et moins bricolée. Elle peut régler dans le même temps les questions d’apprentissage et celles liées au comportement.
La budgétisation de départ consistait à utiliser une part de la marge de manœuvre de la DGH, pour financer en heures supplémentaires, un dispositif qui pourrait se tenir régulièrement toute l’année mais à des moments ponctuels et ciblés en direction des classes de 3è et de 4è. Car c’est bien d’heures dont nous avons besoin pour l’intervention des enseignants volontaires.
Dans le cas où il fut possible de « neutraliser » 6 heures de la DGH, soit 216 heures annuelles, il eut été possible d’envisager un emploi du temps pour ce dispositif de 18h hebdomadaires, pris en charge par des professeurs, pouvant être activé selon les besoins sur 12 semaines, pour une petite dizaine d’élèves, soit 4 semaines par trimestre. Il inclut les partenariats, ceux déjà en cours, des propositions de découvertes des métiers dans le cadre de stage d’observation et une équipe définie et dédiée pour ce dispositif, avec emploi du temps constitué au moment de la réalisation du planning général. 18 h assurées par les professeurs, le reste, jusqu’à 24h/25h, par les éducateurs du PJM, les coordonnateurs de la MLDS et les personnels de la vie scolaire, dont notamment et surtout le CPE qui a développé toute une méthodologie pour travailler sur la motivation des élèves.
Ce financement n’étant pas possible, il nous paraît pertinent de saisir la plateforme de « notre école, faisons-là ensemble » pour savoir dans quelle mesure il est possible d’organiser ce dispositif. Il serait constitué par une équipe resserrée, avec des objectifs précis sur la maîtrise des langages, notamment en mathématiques, des format d’accompagnement sur les questions méthodologiques et la question des valeurs du vivre-ensemble.
Les conseils pédagogiques qui vont se tenir cette semaine auront à se prononcer sur la pertinence de la mise en œuvre d’un tel projet, qui, à mon sens, peut générer de la plus-value, si les acteurs se sentent concernés. C’est ce que nous allons sonder prochainement, mais les retours des dispositifs préfigurateurs ont donné quelques effets, grâce à la participation de certains professeurs.
Je soumets à l’appréciation de l’équipe d’appui, nationale, le soin d’apporter les conseils nécessaires à la bonne réalisation de ce projet.